Cette nuit

[Réservé. Désolé!]

Esther était occupée, les quelques personnes qu'il connaissait étaient introuvables, et il avait de toutes facons envie d'être seul, sans avoir vraiment quelque chose à faire. Assis face à un ordinateur, Stéphane s'ennuyait plus ou moins en voguant de site internet en site internet, tous sans grand interêt.

Il ne s'y intérressait pas tellement, la ribambelle de sites web ne servant pas à grand-chose d'autre qu'apporter une source de lumière aux couleurs changeantes. Il avait l'esprit ailleurs.

Stéphane rêvassait. Il ressassait les souvenirs de sa vie d'avant, qui le hantaient encore et toujours, en comparant sans se l'avouer avec ce qu'il avait gagné et perdu ici. Il avait perdu la liberté, les horizons jamais fermés, l'errance, le goût de la mort; il connaissait maintenant l'enfermement, son incapacté à vivre normalement, la définition du mot "excentrique", la privation de boisson, et Esther.
Avait-il vraiment gagné au change? ...

Se balancant sur sa chaise, il vit arriver quelqu'un de nouveau dans la salle plus ou moins désertée. Et dévisagea l'inconnu.
Qu'est-ce qu'il -ou elle, il fisait trop sombre pour vraiment deviner au premier abord- faisait ici, alorsque la nuit était déjà tombée depuis pas mal de temps? Encore un noctambule ou juste un insomniaque?

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

La nuit était de nouveau tombée, la journée s’était passée, c’était la seule chose à dire sur ce qui avait pu se produire dans cette journée triste et monotone, une journée sans le moindre intérêt, il n’y avait rien à signaler, les choses se passaient, les heures s’enchaîner sans pour autant se démarquer des autres, quelques visages apparaissaient pour disparaître aussi vite qu’ils étaient apparu… Bref, une journée des plus ordinaire et basique qu’il soit.

Dawn n’avait parlé à personne d’autre que Francis depuis son arrivée, et elle l’avait bien aimé, ce jeune homme aussi simple et naturel… il se démarqué des autres personnes avec sa façon de pensé et de dire si différente de ce sont elle était habituée jusqu’alors, elle avait énormément apprécié cette nuit passée avec lui, bien qu’elle ait parfois du mal à se l’avouer, elle avait été heureuse avec lui. Le bonheur, sentiment qu’elle considérait jusqu’alors impossible, inaccessible pour une vermine comme elle, pour la sale gosse des rues, la droguée qu’elle avait été et qu’au fond d’elle-même était toujours.

Une fois le soir arrivé, Dawn n’avait pas osé aller au réfectoire, elle avait beaucoup trop peur du regard des autres, elle n’était pas habituée à la foule et le fait qu’une personne ou pire, un groupe l’aborde, que ce soit amicalement ou méchamment la terrifiait, bien qu’elle n montre jamais ce sentiment dévorant, la jeune femme craignait la compagnie de personnes qui ne la comprennent pas… Et même ceux qui la comprennent lui font peur… Elle avait donc erré dans les couloirs alors que tous étaient à table puis elle avait commencé à visiter cet établissement qui était son énième maison… Elle en avait eu des maisons ! Elles étaient impossible à compter, la seule chose qui pouvait se compter était les maisons où elle s’était sentie à l’aise : aucune.

La nuit était peu à peu arrivée, moment que Dawn appréciait plus que tout, bien qu’elle ne soit pas heureuse pour autant, la nuit l’aidait à passer inaperçu…Elle était sortie « prendre l’air » à l’instant même où ses colocataires étaient arrivées. Elle ne leur avait même pas adressé la parole une seule fois, il le faudrait bien pourtant… Dans le couloir, un léger claquement se faisait entendre régulièrement, la jeune fille se déplaçait. Les talons de ses bottes faisaient un léger bruit à chaque pas. Elle continuait sa visite, que pouvait-elle faire d’autre. Puis elle vit une porte ouverte, avec une légère lumière bleutée qui émanait de la pièce située derrière cette porte, la jeune fille s’avança donc et s’arrêta à l’entrée de la pièce, hésitant à entrer. Elle vit un jeune homme éclairé par la lumière d’une machine. Un engin qui fonctionnait avec de l’électricité… Ordinateur voilà ! C’était le nom de cet objet… Dawn en avait aperçut beaucoup de fois, mais jamais approché, elle restait dans l’encadrement de la porte, ne sachant que faire. Puis elle finit par parler au jeune garçon d’une voix frêle et faible :

« Bonsoir… Je ne te dérange pas trop ? »

"Si jamais tu me déranges, maintenant c'est trop tard" répondit Stéphane; "mais entre, si tu veux."

Il la toisa du regard.
Une gamine timide de plus. C'était la première impression qu'il avait d'elle, et cela ne s'arrangeait pas. Noctambule elle aussi -ou du moins devait-elle apprécier la nuit, maladive comme elle en avait l'air- probablement paumée ici, elle lui ressemblait un peu, ou elle ressemblait à ce qu'il était avant. Du moins n'avait-elle pas l'air aggressive; lui à sa place aurait aggressé l'inconnu dans la pièce, ne sachant pas comment réagir, ne sachant pas réagir autrement.
Stéphane avait changé, mais il n'avait pas beaucoup changé... Toujours aussi peu doué dans les relations humaines, peut-être encore un peu paumé dans la vie (qui ne l'était pas ici?), et devenant de plus en plus excentrique, marginal, ou acide au fur et à mesure qu'il perdait l'habitude de frapper les gens. Non, il n'appréciait pas cette fille. (Mais de toutes façons il n'appréciait -presque- personne ici.) Telle était l'image qu'il avait d'elle, il se trompait peut-être, on verra bien...

Fermant les sites internets qui l'ennuyaient maintenant tant qu'il savait à peine sur quoi il était, il tourna son siège vers la nouvelle venue, posa ses jambes l'une sur l'autre sur le bureau d'ordinateur à la fois en face et à côté de lui,bousculant un clavier et une souris au passage, et lui posa une autre question:

"Qu'est-ce que tu veux?"

Il n'appréciait pas cette fille, et il n'allait pas être sympa avec elle. L'attitude nonchalante et quelque peu méprisante qu'il arborait le montrait clairement.

Mais peut-être se montrerait-elle plus intérressante que la première impression qu'il avait d'elle, et que, comme quelques-uns ici, n'accepterait pas de se faire marcherdessus, c'est pourquoi il s'amusait avec elle, ou plutôt s'amusait d'elle. On verra bien ce que sera sa réaction; et ce qu'elle a dans les tripes.

On verra bien.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

La réponse du jeune homme la fouetta d’un coup bref et sec. Elle regretta aussitôt d’avoir osé espéré qu’une personne pouvait un jour l’apprécier… Quoique le souvenir de sa première nuit ici lui redonna espoir, et gardant toujours son courage à portée de main, elle décida de rester, après tout, tant qu’il n’en venait pas aux mains, tout irait pour le mieux… Elle restait tout de même prudente, sachant que certaines personnes ici devaient y être pour violence… Et avaient peut-être gardé cette caractéristique.

Dawn s’avança doucement en direction du jeune homme. Les ténèbres qui entouraient alors sa silhouette maigrichonne devinrent de moins en moins épaisse et elle apparut au regard de l’inconnu. Elle était vêtue de noir, mini jupe, bottes qui laissaient paraître à peine cinq centimètres de peau d’un blanc translucide. Et gilet noir à manches longues. Sa chevelure encadrait doucement son visage fin les deux étant d’un blanc maladif et terne. Ses yeux bleus avaient un éclat glacial et étaient soulignés par un rayon noir qui faisait contraste. La jeune femme marchait doucement, ses gestes ne laissaient rien deviner de ses sentiments, tout comme son visage impassible. Elle était là, mais semblait ailleurs en même temps, comme si son corps s’effaçait par son manque d’expression. Seule preuve qu’elle était bel et bien là, le claquement de ses talons.

Elle cessa sa progression à deux ordinateurs du jeune homme, et s’assit sur une chaise sans faire plus de bruit qu’une légère brise. Elle regarda ensuite la machine, impressionnée, mais ne montrant toujours rien sur son visage, et ses gestes. Elle tourna ensuite la tête vers le jeune homme qui venait de s’adresser de nouveau à elle. Les mots claquèrent de nouveau, elle ressentit toute l’antipathie qu’i éprouvait pour elle en ce moment même et au fond d’elle, elle en éprouva une très légère tristesse. Encore un imbécile qui jugeait uniquement par deux mots et un geste… la jeune fille ne pris pas en compte le mépris du garçon à l’ordinateur. Il en fallait bien plus pour l’énerver, beaucoup plus, elle possédait une patience d’ange. Malgré sa façon de pensée qui était loin d’être pareil à un être céleste, elle ne s’énervait que très rarement. Elle pris son temps pour répondre, après tout, elle avait la nuit devant elle. Elle lui répondit d’un ton calme et pareil au précédent, totalement neutre et détaché :

« Ce que je veux dis-tu… Ma foi, c’est une excellente question qui demande réflexion… Ce que je veux… C’est étrange, maintenant que tu le dis, ça me fait pensé que je n’en sais rien du tout… A toi, pas grand-chose, je me promène c’est tout. Et toi qu’est ce que tu veux ? »

Elle le regardait froidement, mais sans montrer une quelconque méchanceté à son égard, au fond d’elle, elle appréciait bien cette personne qui l’amusait avec sa nonchalance… Un petit rebelle… Rien n’était plus hilarant qu’un petit bout de garçon qui se prenait pour un rebelle et jugeait les autres de haut… Si on lui avait di qu’il y avait un cirque dans l’établissement, elle aurait était d’avantage ravie de venir dans ce vieux trou pourri. Mais bien entendu, elle ne montra pas tout ce qui lui passait par la tête, son visage n’avait pas changé depuis qu’elle était là, toujours la même expression vide.

Il l'avait regardé avancer sans rien dire.

Il la voyait mieux maintenant qu'elle était plus proche de la seule source de lumière de la pièce - l'écran de l'ordinateur qu'il avait allumé sans vraiment de raison.

Et elle aussi le voyait mieux maintenant.
Au contraire de la petite albinos aux allures soignées d'enterrement, Stéphane était habillé de façon simple, voire négligée. Un vieux jean bleuâtre, usé et fatigué, dont le bas s'effilochait depuis très (trop?) longtemps, un T-Shirt noir simple à l'extrême, en meilleur état que son pantalon. Il ne portait pas de chaussures. Ses habits n'étaient en fait que fonctionnels: il ne se souciait pas de son apparence, il voulait que ce qu'il portait ne le gêne pas.
Ses bras, son visage, ses pieds, montraient de nombreuses blessures, certaines anciennes,d'autres récentes et mal soignées; de fines cicatrices lézardaient ses avants-bras et ses jambes, mais son visage semblait relativement préservé d'une vie passée à se battre.

Souriant, sans rien changer de son habitude, lui rendant son regard froid, il lui répondit:
"Je veux être demain. Maintenant, je n'ai rien à faire, mais j'ai pas envie de dormir. Ca arrive parfois."

Il se tut. Un silence, un temps.
L'écran de l'ordinateur s'éteîgnit. Fatigué d'être allumé pour rien, il s'était mis en veille. Stéphane le réveilla d'un mouvement de bras un peu dédaigneux qui fit voler la souris pour rentrer dans l'écran. Le résultat était quelque peu décevant; les deux objets ne souffrirent pas du choc.

"Bon, ton nom c'est quoi?" finit-il par demander, plus pour dire quelque chose que par réel interêt envers elle. Il n'aimait pas se retrouver sans rien dire, ce n'était pas amusant. Et il voulait continuer à parler, pour la connaître mieux, voir si elle était vraiment aussi nulle qu'il en avait l'impression.

[Désolé c'est court.]

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

[pas grave du tout t'inquiète lol]

Dawn une fois assise s’était mise à regarder attentivement le jeune homme sans montrer un réel intérêt à son aspect, elle voulait juste le détaillait du regard. Au début, rien de vraiment étrange ou hors du commun à signaler. Ses vêtements étaient on ne peut plus simples. Il donnait une impression de négliger, mais bon, la nuit on ne faisait pas toujours attention à sa façon d’être. Enfin lui en tout cas devait être comme cela. Dawn quant à elle faisait toujours attention à son apparence pour plusieurs raisons : la première étant qu’elle ne supportait absolument pas être sujette à des moqueries, et ces vêtements là faisait qu’elle était dans son propre monde elle se sentait bien ainsi et ne faisait pas attention aux rires qu’elle pouvait provoqué, puisqu’elle se savait présentable et à l’aise. La deuxième était la couleur, tous ses habits étaient noirs, d’un noir profond et parfait, pas une seule couleur sur ses habits, un noir complet. Elle passait mieux inaperçu ainsi. Le seul point négatif avec cette couleur comme ses « amis » le lui avaient si souvent fait remarqué était qu’elle était encore plus maigre comme ça… Enfin, elle donnait l’impression d’être encore plus maigre, déjà qu’elle était loin d’être grosse, cette couleur donnait l’impression qu’il s’agissait au choix : d’un fantôme, ou d’une malade qui venait de s’échapper de l’hôpital… Rien de particulièrement réjouissant…

Puis au bout d’un moment la réponse du jeune homme parvint aux oreilles de Dawn. Il voulait être demain… Oui, c’était une envie comme une autre, mais elle trouvait ça stupide. Il fallait vivre l’instant présent, sans penser à l’avenir, c’est comme ça qu’elle voyait les choses, alors l’entendre dire : Je veux être demain… Elle trouvait ça bien bête. Et elle le lui fit remarquer d’ailleurs :

« Je trouve que ce que tu veux est bête… Être demain… Ca ne sert à rien d’attendre le futur sans rien faire au présent, c’est perdre un temps qui pourrait s’avérer précieux et utile… Et si ça se trouve, demain tu ne seras plus en vie alors du coup, tu n’auras jamais profité de ton présent et par la même occasion de tes derniers instants de vie… »

Tout en parlant, Dawn avait regardé le jeune homme dans les yeux sans montrer le moindre sentiment, son regard et son visage toujours aussi inexpressifs. Elle le regardait sans le regarder vraiment, le regard égaré, il semblait vide et perdu on ne sait trop où… Puis elle aperçut les cicatrices que portait le jeune homme, que ce soit sur ses bras, ou son visage… Instinctivement, elle tira légèrement sur ses manches et vérifia sans que cela ne se voit trop, si sa jupe et ses boettes cachaient bien les cicatrices qu’elle portait elle-même partout sur son corps, si ce n’est son visage qui n’avait pas de marque. S’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas que l’on voit d’elle, c’était ces cicatrices.

Puis l’écran de la machine s’éteignit subitement, elle qui ne l’avait pas vraiment observé fut si surprise qu’elle sursauta en lorsque le noir se mit à régner dans la pièce. Elle espérait que l’inconnu n’est pas remarqué son geste. Mais elle pensa que non, en le voyant jeter - peut-être sans vraiment le vouloir ? - un petit appareil qui était relié à un fil au grand écran de la machine. Elle resta distante, n’appréciant pas ce geste plutôt violent, mais le jeune homme resta calme, elle se détendit donc et regarda l’écran qui s’était de nouveau allumé. Puis de nouveau un son de voix : comment s’appelait-elle ? Elle le regarda de nouveau, son visage toujours aussi vide :

« Dawn. Et toi ? »

Elle ne se servait que très rarement des prénoms des autres, mais bon, connaître le prénom pouvait toujours servir un jour ou l’autre…

Amusé de sa réponse, Stéphane enleva ses pieds de la table et s'approcha d'elle. Il était maintenant assis sur le bord de son siège.
Stéphane commencait à apprécier la discussion.

"Je trouve que ta façon de voir le monde est malade" répondit-il pour le plaisir d'être provoquant; "tu vis comme si t'allais mourir dans la seconde, tu vis en étant obsédée par la mort. C'est bien dommage."

"Et puis" continua-t-il, "à quoi bon toujours faire quelque chose d'utile? A quoi bon toujours vouloir que tout soit précieux et mémorable? Ma vie n'est pas précieuse ni mémorable, et on peux dire que je suis franchement inutile, aux autres, au monde.
Et en fait je m'en fout. Je me fout des autres, je me fout de ce qu'ils peuvent penser.
Je vis maintenant dans l'attente de demain, et je n'ai pas l'impression de perdre mon temps, parce que perdre son temps est une idée idiote."

Arrogant peut-être, il souriait, amusé par la discussion, amusé du jugement qu'elle portait à ce qu'il faisait, mais ce sourire était quelque peu dérangeant. On aurait dit qu'il se moquait d'elle, et que ses questions et réflexions étaient loin d'être quelque chose qui puisse le préoccuper, ou même de l'intérresser.
Lui ne se souciait pas de la mort, sachant qu'il allait mourrir de toutes facons, sachant qu'il était déjà mort. Lui ne se souciait pas de perdre du temps - il ne courait pas après le rendement, il se contentait d'attendre, de vivre. Et le regret lui était étranger.

C'était un démon après tout, le Démon, que tant de monde avait craint et qu'on avait fini par cloîtrer ici.

"J'm'appelle Stéphane Tallow." rajouta-t-il. Information inutile, elle ne le reverrait peut-être jamais, mais si ca l'amusait de savoir...

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

Tandis que le jeune homme s’approchait pour lui répondre, elle recula instinctivement, Dawn n’éprouvait que de la méfiance envers les humains, elle savait bien qu’elle était humaine, mais le fait qu’il soit ainsi marqué montrait bien qu’il avait eu recours ou subi des actes violents, et cette seule idée la faisait trembler de peur. Mais même si elle se reculait légèrement afin de conserver un écart assez important pour pouvoir partir au cas où la situation dégénérerait, elle écoutait ce qu’il lui disait. Il l’accabla de reproches, toutes plus agaçantes les unes que les autres, mais Dawn ne répondit pas, elle voyait bien dans son sourire, ses gestes qu’il n’en avait rien à faire d’elle, elle aurait pu ne pas être là, sa vie n’aurait pas changé pour autant, et il en allait de même pour lui par rapport à elle.

Il était à présent lancé dans la discussion, mais malgré le regard moqueur u’il lui adressait, elle nota quelques mots qu’il vint à prononcer… Elle les garda bien dans un coin de sa tête, le laissant finir par politesse. Puis lorsqu’il eut fini, elle lui dit d’un ton parfaitement calme et neutre :

« Mais dis moi… Si tu te moques autant de l’avis des autres sur toi, si tu en as vraiment rien à faire… pourquoi as-tu pris la peine de me raconter tout ça en te cherchant une excuse ? T’aurais pu faire beaucoup plus court, mais non, tu as préféré faire des tas de détours et de contours pour en arriver à la même conclusion qu’une seule et unique phrase. Ce veut dire qu’au fond tu veux montrer que tu as raison et pas les autres, donc ça t’intéresse de connaître l’avis des autres à ton sujet, puisque après tu te défends face à ce qu’ils te disent… »

Elle restait parfaitement calme tout en restant à deux mètres de lui, distance qu’elle jugeait raisonnable. Ses yeux bleu glacier fixaient à présent ceux du prénommé Stéphane. Voilà, il lui avait donné son prénom. Maintenant elle allait sûrement l’oublié ou le gardé en mémoire… mais elle ne le reverrait peut-être plus après cette nuit là. Peut-être… ça voulait aussi dire qu’un jour ils se croiseraient peut-être dans un couloir, mais jusqu’à se réadresser la parole… Il ne fallait pas aller trop loin non plus.

"Oui c'est vrai, en ce moment j'écoute tes bêtises et je réponds, parce que ca m'amuse." répondit-il, finissant presque en murmurant, ce qui paradoxalement souligna la fin de sa phrase. Il souriait toujours, d'un sourire toujours dérangeant.

Et il s'amusait beaucoup de ses réactions. Il l'avait vu reculer et s'était lentement rapproché en tirant sans bruit son siège, de facon à ce que l'écart soit plus court, sinon toujours égal, entre eux deux. Il s'amusait de la voir gênée, même peut-être inconsciemment, par son apparence, par les grandes marques sur ses bras. Il s'amusait de la voir garder à tout prix le même ton mesuré et égal, de la voir garder cette intonation impersonnelle de peur de trop en réveler sur elle-même. Il amusait de la voir dérangée, peut-être même effrayée, aussi simplement, par une bête attitude moqueuse.

Puis brusquement, il recula, faisant glisser son siège en arrière d'un mouvement de pied, s'assit en tailleur sur la chaise d'ordinateur. Il riait, sans bruit, sa main devant sa bouche, même si on le devinait bien à travers les ténèbres. Il ria longtemps, sans vraiment se soucier de son interlocutrice.

Puis soudainement, brisant le silence, il annonca:

"Donc, pour continuer notre passionnante discussion, je ne suis pas tellement intérressé par l'idée de défendre mes idées, et prouver que j'ai raison. Mais ca alimente une discussion, c'est marrant, et puis comme ca j'arrive un petit peu mieux à cerner la personne avec qui je discute.
Même si au final j'te reverrais probablement jamais. J'te l'ai dit, je fais qu'attendre que la nuit passe, et je tue le temps."

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

La réponse du jeune homme lui fit le même effet que si elle venait de plonger directement et en une seule fois dans un lac gelé. Elle eut un léger frisson, elle détestait ce regard, son regard moquer et ironique, non pas qu’elle se sentait vexée, ou honteuse face à ce regard pénétrant, mais plutôt qu’elle avait peur, elle craignait ce Stéphane qui semblait si sûr de lui et qui faisait comme si rien ne lui importait, ses marques, elles lui faisaient peur, mais elle restait impassible malgré tout ce qui se passait dans sa tête, son visage était fermé depuis bien trop longtemps pour se rouvrir comme ça…

Le jeune homme s’était approché alors qu’elle reculait et son cœur s’était emballé, à quoi jouait-il ? Que voulait-il ? Tant de questions qui demeuraient sans réponse dans la tête de Dawn. Alors que la jeune femme s’apprêtait à se lever pour s’asseoir plus loin, Stéphane recula brusquement ce qui la fit sursautait de nouveau…. Voilà la preuve qu’elle n’était pas particulièrement à l’aise ici avec lui. Elle le regarda s’éloigner rapidement et resta à sa place, le regardant sans vraiment le voir. Il semblait être en train de bailler, quoique… en prêtant d’avantage attention à son expression, elle vit que les yeux du jeune homme riaient, ainsi, il était en train de rire, et non pas en train de bailler comme elle l’avait cru auparavant. Il resta un moment ainsi, à rire. Elle le regardait d’un regard vide et las, mais n’en pensait pas moins à son égard :

*Espèce d’imbécile prétentieux. Vas-y, ris tant que tu le peux mais fais attention à toi… Ne me cherches pas…*

Tandis qu’elle s’enfonçait dans des pensées morbides et haineuses, son visage restait identique. Il n’avait pas changé une seule fois depuis qu’elle était là. Pas une seule fois… Elle qui était si douce et patiente habituellement ressentait soudainement une immense colère l’envahir, cette colère destructrice qu’elle haïssait tant…

Mais les propos que tint ensuite Stéphane la sortirent complètement de son état coléreux. Elle le regarda simplement sans rien dire, mais au fond d’elle, elle trouvait que ça ne rimait à rien ce qu’il disait là. Il estimait mieux connaître une personne après lui avoir dit qu’il se moquait de l’opinion d’autrui, c’était vraiment du n’importe quoi… mais elle s’en moquait après tout, il faisait ce qu’il voulait et elle aussi, du moment qu’il ne se roulaient pas dessus… Elle acquiesça aux paroles du jeune homme et s’étant rendu compte qu’il était bien différent de Francis, elle se contenta de répondre du même ton neutre :

« Ouai c’est bon j’ai compris j’ suis pas conne non plus. »

Toujours narquois, il sussura d'un ton agaçant:

"Nooon, c'est vrai? C'est pas l'impression que tu donnes tu sais!"

Ayant encore envie de rire, il continuait de se moquer d'elle, observant ses réactions, tentant de la tourner en dérision, se riant de la facilité avec laquelle elle était surprise, et ne rejetant aucune des idées de jeu qui lui venaient à l'esprit. Il se divertissait de cette manière en attendant la levée du jour.

Ce qui l'amusait beaucoup, c'était son visage et sa voix. Elle était la première personne qu'il ait rencontrée à tenter de garder une apparence neutre et détachée quelque soient les évenements. Il se dit soudainement qu'il aimerait bien savoir jusqu'où elle arriverait à rester de marbre.

"Dis," fit-il sans changer de place "t'es toujours aussi fade et inexpressive dans la vie? Rapport à ton visage et ta voix."

Il se rassit lentement et soudainement se rapprocha, très près d'elle. "Tu vois, je trouve que ca, c'est assez marrant."
Il se remit à sourire, pire qu'avant, il souriait maintenant du sourire qu'il avait avant de tomber ici. Il avait le sourire de l'ancien guerrier qu'il était et qui s'amuse avec une nouvelle proie. Il avait le sourire du Démon prêt à massacrer une dizaine de personnes pour une vulgaire bouteille d'alcool.

Et, sans qu'il puisse se l'expliquer, Slickart Dawn lui rappelait la gosse qui l'avait la première appelé démon. Curieux sentiment que de revoir cette petite fille terrorisée - il voulait à la fois la détruire et s'excuser. Ce soir, il détruirait.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

Dawn serra les dents face à sa réponse, la provocation, elle s’y était habituée en traînant dans les rues, des personnes dérangées elle en avait rencontré un certain nombre… mais lui, ce Stéphane, ce n’était pas une simple rencontre comme ça dans la rue, elle ne pouvait pas fuir en changeant de quartier, elle était enfermée ici et allait devoir le supporter jusqu’à ce qu’un des deux quitte cet établissement et c’était pas gagné… loin de là. Mais elle ne répondit rien, comme d’habitude, elle préférait laisser les personnes parler dans le vide plutôt qu’entrer dans leur mascarade, leur jeu si stupide…

Et cet imbécile continuait à rire comme le parfait petit idiot qu’il était, mais Dawn le laissa faire, qu’il rie s’il en avait envie ! Après tout, si elle l’amusait autant, tant mieux pour lui, parce qu’il l’amusait aussi, mais ça elle était bien trop fière pour l’avouer… Beaucoup trop fière. Puis il posa la question, la question qui à chaque fois qu’on la lui posait ramenait de brûlants souvenirs à la jeune femme, cette souffrance, cette douleur, physique certes mais aussi morale… Elle le regarda de son visage vide, sans répondre, que pouvait-elle répondre ? Elle lui dit tout simplement :

« Oui, ça fait onze ans et alors ? Ca te dérange tant que ça ? »

Au fond d’elle, elle n’appréciait pas du tout se montrer désagréable envers ce jeune homme, mais il lui faisait tant de mal… Que ce soit voulu ou non, elle souffrait ce soir et par sa faute. Puis comme si ça ne suffisait pas, il en rajouta d’avantage en s’approchant brusquement d’elle. Avant qu’il ne s’approche trop, elle tendit le bras, le posant sur la poitrine du prénommé Stéphane pour l’empêcher de s’avancer d’avantage. Son bras tremblait, et la manche se releva très légèrement laissant apercevoir une fine marque argentée sur l’avant bras de la jeune femme. Elle murmura d’une voix faible :

« Arrête… s’il te plait arrête… »

Sa voix était terriblement faible, tendis qu’elle tremblait de plus en plus. Ses pensées se brouillaient, elle ne savait plus rien, où elle était qui était en face d’elle, par moment, elle croyait voir son paternel, vision qui la terrifiait plus que tout… Puis elle reconnaissait d’un coup Stéphane, le garçon du pensionnat…

Toujours souriant, il resta quelque temps sans bouger, s'amusant de la voir le repousser désespérément, puis recula un peu, la regardant toujours dans les yeux. Il avait changé, un peu, ici: avant, le Démon aurait continué de la torturer, encore, toujours, jusqu'à la chute de l'un des deux. Maintenant, Stéphane, la voyant effrayée, reculait, sans pour autant renoncer. Il n'avait pas pour autant renoncé à jouer avec sa proie, il la ménageait seulement un peu plus.

"Alors, ca fait onze ans que t'as un visage de glace?" continua-t-il cependant; "et qu'est-ce qu'on a fait à tes bras?"

La lumière disparut soudainement: fatigué d'être ainsi négligé, l'ordinateur s'était mis en veille, plongeant la salle dans le noir. Stéphane, loin de tenter de réactiver la machine, attrapa la main de la jeune fille, ricanant d'une façon presqu'inaudible. Il s'amusait beaucoup.

"Tu ne t'enfuiras pas" fit-il, peut-être pour se justifier, peut-être pour l'agaçer un peu plus. "J'ai encore des questions à poser."

Il ressera sa prise, pas assez pour lui faire mal, mais suffisament pour qu'elle ne puisse s'enfuir. De toutes façons, s'ils en venaient aux mains, elle n'avait aucune chance - elle avait, après tout, un démon pour adversaire.

Attendant une réponse à ses questions, Stéphane passa son pouce sur les cicatrices qu'elle portait sur son bras. C'est bien dommage qu'on l'ait défigurée ainsi, en fin de compte: sans ces traces sur les bras qu'elle tentait de cacher, sans ce visage figé, sans ces vêtements sombres qui contrastaient tant avec la clarté de son visage qu'on pourrait la prendre pour un spectre, l'albinos aurait pu être une jolie fille. Elle semblait maintenant n'être plus que l'ombre d'elle-même, n'être plus que l'ombre de ce qu'elle aurait pu être. Dommage.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

Dawn sentait la colère l’envahir, et encore, la colère tait un terme bien fade comparé au sentiment qu’elle éprouvait… oui, c’était de la haine, elle haïssait cet imbécile, il lui rappelait trop son bourreau, elle le détestait comme elle détestait son père. Elle essaya de reculer, mais il lui saisit le bras, elle essaya de se détacher de son étreinte, mais c’était peine perdue, elle était bien trop faible et trop peu musclée… Elle se mit alors à hurler :

« Lâches moi espèce de sale morveux ! »

Son cri était aigu et suffisamment fort pour qu’il puisse s’entendre à l’étage inférieur et supérieur. En criant, elle avait libéré sa voix, qui montait très haut dans les aigus et pouvait être magnifique quand elle l’employait normalement, c'est-à-dire, pas en hurlant comme une folle pour qu’un gamin lui lâche le bras.

*Tu ne t’enfuiras pas…*

Les paroles du jeune homme restaient dans sa tête, comme un écho, elles s’amplifiaient pour se taire subitement… Puis revenir d’un coup à l’assaut, sa tête était sur le point d’exploser, tandis qu’elle sentait un goût de sang dans sa bouche, en effet, elle s’était mise à saigner, un filet rouge glissait sur son menton, tendis qu’elle se redressait et donnait un coup de pied à Stéphane, coup de pied bien placé d’ailleurs… elle ne voulait qu’une chose, partir, elle ne voulait plus le voir, elle se sentait si faible face à lui, si fragile, elle détestait ce sentiment, de plus, elle revoyait son père, son air machiavélique, démoniaque, elle se mit à pleurer, pleurer de haine, pleurer de colère, pleurer de douleur… voilà donc ce qui l’attendait… ici elle allait pleurer, souffrir, encore plus qu’elle avait souffert dehors… Elle allait devenir encore plus faible pour peu à peu s’éteindre… c’était visiblement le destin qui lui était destiné… mais elle ne voulait pas devenir comme ça… Non, elle devait s’e battre !

Elle tomba à genoux, tout en continuant de pleurer, sans jamais s’arrêter… Elle essayer de retenir ses sanglots, mais rien n’y faisait, elle pleurait encore et toujours…

[Désolé c'est un peu court, c'est que j'ai répondu une première fois pour voir tout mon travail disparaître à cause d'un problème d'internet ... et c'est un peu frustrant de tout recommencer. Désolé!]

Ignorant la douleur -elle ne pouvait le remarquer que parce qu'il serrait un peu plus fort- Stéphane, souriant toujours, se remit à rire, d'un rire glacial, presque inhumain, démoniaque ...
Puis, se calmant un peu, il la forca à se relever totalement. De l'autre main, il l'attrapa délicatement par le bas du visage, la forcant à le regarder, et s'approchant pour qu'elle puisse le voir, malgré l'inexistance presque totale de lumière dans la pièce. Essuyant d'un doigt le sang qui coulait le long de son menton, singeant un geste affectueux envers elle, il annonca doucement:

"Je fais ce que je veux."

Il n'avait pas l'intention de la relâcher, ou bien il ne savait pas trop quoi faire de la gamine terrorisée qu'il retenait prisonnière. Une chose est sûre, il s'amusait, il s'amusait de la voir pleurer, il s'amusait de la voir détruite, il s'amusait de détruire... Le Démon s'était réveillé. Ou du moins il recommencait à vivre comme avant.

Stéphane attrapa l'autre bras de la jeune fille, et retint ses deux bras d'une seule main pendant que de l'aure il la tenait à la gorge, prêt à serrer aussi fort qu'il pouvait si jamais elle tentait de faire quelque chose. Elle semblait si fragile, si légère ... ce serait si simple de la briser d'une main, de la voir se tordre de douleur en lui griffant vainement les bras pour finalement s'éteindre lentement, étranglée. Ce serait si simple de serrer jusqu'au moment où son cou se briserait entre ses doigts...

"Alors, dis-moi" se moqua-t-il, "qu'est-ce que le sale morveux va pouvoir te faire cette nuit?"

Il souriait toujours.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

[A je déteste quand ça me fait ça, c'est trop énervant de tout devoir retappé, c'est pour ça que maintenant je l'écris auparavant sur word, comme ça au pire je refais copier coller^^]

Dawn sentit l’étreinte s’accentuer, son poigné commençait à la faire souffrir. Mais Stéphane continuait à rire, ce sale gamin se moquait d’elle, pourquoi ? Pourquoi était-il comme ça avec elle ? Lui avait-elle fait quelque chose ? Non, pas qu’elle sache… Elle essayait de retenir ses larmes, mais non, elle pleurait, en silence, mais elle pleurait, ses larmes glissaient silencieusement sur ses joues d’un blanc spectrale. Puis le jeune homme la força à se lever ce qu’elle fit essayant de lui résister, mais rien à faire, il était en bien meilleure condition physique qu’elle. Il lui enleva le sang qui coulait doucement sur son menton et elle se mordit la lèvre agacée au plus haut point par ses manières… malgré cela, son visage restait sans expression si ce n’est de la douleur dans le regard ainsi que les larmes qui doucement coulaient sans cesser ne serait-ce qu’une seconde…

*Je fais ce que je veux…*

Les paroles continuaient à résonner, mais elles semblaient être de plus en plus lointaines… Comme s’il s’agissait d’un rêve, ou plutôt un cauchemar et qu’elle était sur le point de se réveiller, mais non, elle ne dormait pas, c’était bel et bien réel, et elle repensa à sa rue, ses familles toutes aussi nombreuses… Que lui restait-il comme option ? la mort semblait être une délivrance, surtout en ce moment même. Puis il lui prit l’autre bras, elle lutta mais tout ce qu’elle obtint fut une terrible douleur dans les muscles et il approcha ensuite s main et serra son coup, elle resta un moment immobile, puis la question sonna dans sa tête :

*qu'est-ce que le sale morveux va pouvoir te faire cette nuit ?*

Dawn le regarda puis essaya de parler, mais elle avait totalement perdu l’usage de sa voix… elle recommença et un faible murmure s’échappa de ses lèvres :

« Le sale morveux n’a qu’à me tuer… Comme ça, ça fera plaisir à tout le monde ! »

Elle repensa à son père, les coups qu’elle avait reçu, les trop nombreux coups qu’elle avait plus ou moins encaissé, puis à sa vie sauvageonne ensuite, à ses pseudos amis avec qui elle fumer, à ses familles qui toutes l’avaient chassé… A Francis qui lui avait appris à sourire, ne serait-ce qu’intérieurement…

[Au fait, je n'ai toujours pas compris si Dawn est ton nom ou ton prénom! Désolé!]

La tenant à bout de bras, il l'écouta calmement. Puis, souriant, répondit, un peu vaguement, comme s'il ne parlait qu'à lui-même.

"Alors, comme ca, tu veux mourir ..."

La voyant suffoquer suffisament pour avoir du mal à parler, Stéphane lâcha ses bras, et s'aida de sa seconde main pour l'étrangler un peu plus. Puis il entreprit d'élever lentement ses bras pour qu'elle ne touche plus le sol. La jeune albinos était bien légère, et la tâche était plutôt facile - il la regardait maintenant s'étouffer, ses jambes s'agitant désespérément dans le vide, ses bras tentant vainement de la délivrer. Elle pleurait.

Le Démon la regardait mourir. Et il se mit à rire.

Puis, étrangement, il la lâcha.
Elle s'effondra lourdement sur le sol, pleurant, saignant, suffoquant, recouvrant à grand-peine sa respiration. Son cou arborait maintenant de longues traces rouges, la marque des mains de son bourreau. Elle avait frolé la mort. C'était apparrement douloureux, et lui s'amusait du spectacle.
Stéphane la laissa tranquille un moment, le temps qu'elle récupère une respiration normale. Puis, d'un coup de pied, il la fit se retourner vers le dos, pour qu'elle le regarde. S'asseyant à côté d'elle, il lui demanda:

"Alors, pourquoi veux-tu mourir? Pourquoi ca ferait plaisir aux gens?"

Curieux, il continuait de s'amuser avec sa proie. Il jouait à la détruire, lentement. Et il souriait toujours, de ce même sourire ignoble et arrogant qu'il arborait depuis le début.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

[lool, c'est mon prénom^^ ça veut dire Aurore...]

Stéphane continuait à se moquer d'elle, mais dawn ne s'en rendait même plus compte, elle s'éloignait peu à peu de la réalité. Elle s'éloignait doucement de ce monde là, pour aller vers un autre univers... elle se sentait là et ailleurs en même temps, ses larmes avaient progressivement cesser de couler, par manque d'approvisionnement peut-être...

La voix d eStéphane résonnait dans sa tête, mais elle lui semblait terriblement lointaine, elle avait la tpete qui tournait, peut-être le manque d'oxigène, elle sentit l'étreinte s'emplifier puis elle ne resentit plus rien, le vide, le noir complet. Juste son corp qui retombait sur le sol... Elle entendait encore au loin la voix si désagréable de ce Staphane, mais restait là, immobile. Elle respirait toujours, mais elle avait l'impression de ne plus être là, plus vraiment, elle se revoyait petite avec son père, le jour où tout changea sa voix d'enfant qui demandait une information:

"Papa.. pourquoi j'ai pas de maman?"

Puis la violence, la haine et la tristesse dans ce regard. Les gestes, la douleur... Tout était là, comme si sa vie défilait sous ses yeux... Elle revoyait son enfance passait sous les coups.

Pendant qu'elle "rêvait", le corps de Dawn était parcouru de légers spasmes, tandis que sa voix murmurait des propos incompréhensibles. Puis d'un coup, elle rouvrit les yeux, haletante, restant immobile, ses bras la relançant jusque dans ses épaules.

[Ah oui tiens je n'y ais absolument pas fait attention -_- *se fout des baffes pour l'avoir remarqué après-coup*]

Voyant qu'elle était maintenant entrée en plein délire -pas résistante cette fille- Stéphane s'assit, et la regarda se débattre dans ses cauchemars, sans rien dire, curieux, effrayé, interrogatif, confus. Et lui, quel spectacle donnait-il lorsque sa malédiction s'emparait de lui? Que faisait-il pendant les trois minutes de mort pour se réveiller souillé? A quoi ca ressemblait, une crise d'épilepsie, vue d'en-dehors?

Le Démon attendit patiemment que Dawn se réveilla. Il l'allongea sur le dos, prenant garde à ce qu'elle ne puisse pas se faire mal si jamais le délire empirait, espérant qu'elle se rétablisse rapidement. Elle n'était plus la seule à se noyer dans des cauchemars. Et le sien était le cauchemar qui rythmait sa vie, qui l'avait modelé, qui l'avait détruite. Il était né maudit et mourait maudit ...

Il était né Démon ...

La jeune fille ouvrit finalement les yeux pour revoir son bourreau. Il avait changé d'attitude, le goût du sadisme avait disparu de son visage pour laisser place à une curiosité toute simple, celle de quelqu'un qui croit se reconnaître - un peu - dans la personne qu'il a devant lui.

"Il t'es arrivé quoi?" demanda-t-il; "tu as rêvé de quoi? Et pourquoi tu veux mourir?" Il ne la laisserait pas tranquille tant qu'elle n'aurait pas répondu à ses questions.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

[lool t'es marrant , même si ton perso est sadique et très méchant^^]

Lorsque Dawn ouvrit les yeux, le souffle coupé, elle aperçut petit à petit le visage du prénommé Stéphane apparaître devant elle... Elle eut un mouvement de recul et fit une légère grimace de douleur en s'appuyant sur son poignée pour s'écarter. Elle décida de rester là, de toute façon, si elle essayait de courir, il la rattraperait sûrement sans problème. Elle resta immobile, sa tête tournait encore un peu, elle porta ses mains sur son front et resta ainsi un moment, attendant de s’être totalement calmée.

Quand elle regarda Stéphane de nouveau, il avait totalement changé. On aurait pu croire qu’il avait été remplacé par un clone… Il n’avait plus la même expression de plaisir sadique. Elle ne savait exactement ce que disait son visage, mais il avait l’air plus… gentil. Mais elle restait prudente, elle n’était pas totalement stupide et idiote.

Elle se redressa de façon à lui faire face et lui répondit d’un ton très calme et neutre :

« Mais dis donc, tu crois que je suis stupide ? Ce n’est pas parce que ma vie n’est pas toute rose et que j’ai été faible comme d’habitude. Que je vais tout te dire comme ça après ce que tu m’as fait ! »

Puis elle rebaissa la tête n’arrivant pas à supporter d’avantage le regard du jeune homme. Il semblait avoir changer si rapidement… Mais elle hésitait. Qui était-il vraiment ? Que savait-elle de lui ? Elle s’en voulait pour sa faiblesse, son manque de force de confiance en soit.

*Pourquoi ? Pourquoi suis-je aussi faible ? Pourquoi ?*

[Merci (c'est un délinquant après tout)! Mais c'est quand même la honte de ne pas avoir remarqué! Chuis censé parler anglais moi ...]

Il ne releva pas les insultes, ne les lui renvoya pas à la figure. Elle n'était pas la première à se rebeller alors qu'elle savait très bien qu'elle avait perdu, qu'elle ne pouvait plus rien faire. Elle n'était pas la première à tenter vainement de s'échapper à son sort. Il en avait vu tant d'autres espérer échapper aux groupes qu'il avait rejoint, lorsqu'il était mercenaire. Il avait vu tant de personnes fichues espérer encore alors qu'elles n'étaient plus que des jouets dans les mains des gagnants.

D'une façon très calme,comme si c'était naturel d'agir ainsi, Stéphane leva la main, et frappa Dawn, aussi fort qu'il pouvait.

"Réponds."

Elle portait maintenant une grande marque sur la joue qui ne partirait pas de sitôt. Stéphane la traitait comme une proie, une prisonnière de guerre qui devait faire ce qu'il voulait puisqu'elle avait perdu.

C'était normal.

Il avait toujours vécu dans une sorte de combat permanent, où seule la force voulait dire quelque chose. Tout inconnu était un ennemi potentiel - et s'il se révélait être un allié, ce n'était que partie remise, il le trahirait dès lors qu'il était devenu inutile. Pour Stéphane l'amitié n'avait aucun sens, la loyauté n'était que faiblesse, on ne pouvait compter que sur soi et les autres n'étaient bons qu'à être des pions ou des ennemis à abattre. Il s'était progressivement coupé du monde et vivait pour lui-même.

De toutes façons un Démon était haï et pourchassé parce qu'il répandait le malheur et la défiance. Lui était maudit depuis sa naissance, rejeté de tous malgré sa tare, et survivant toujours, vivant comme il pouvait. Il ne pouvait faire confiance à personne, puisque tous n'avaient à coeur que de le détruire.

Seule Esther échappait à cette règle, seule Esther avait acquis sa confiance, malgré la peur de se faire trahir qui le hantait toujours.

"Réponds." répéta-t-il, et pour appuyer son ordre, il serra le poing et leva le bras.

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

[lool c'est pas bien ça!!!^^}

Dawn encaissa le coup comme elle en avait encaissé tant d'autre. La gifle avait été envoyée avec force. Elle serra les dents, et se redressa sans se démonter, il ne voulait donc pas être gentil... Bien, si c'était ce qu'il voulait... Elle n'allait pas lui dire quoique ce soit, il ne méritait pas de le savoir. De plus, il avait mal compris ses premiers propos. Et elle ne comptait pas répétait quinze fois la même choses à un imbécile qui ne comprendrait jamais ce qui se passait dans la tête de la jeune fille. Elle se contenta de lever une main tremblante vers le poing qui s'était levé, prêt à frapper. Elle l’effleura doucement et se contenta de dire :

« Vas-y, frappes moi si tu veux, j’ai l’habitude. Mais tu n’obtiendras rien par la violence. Pas de ma part en tout cas. Tu n’iras nulle part de cette manière là. »

Elle lui en voulait mais en même temps le comprenait, elle ignorait pourquoi, mais dans son regard elle voyait tout au fond, une certaine tristesse, peut-être se trompait-elle mais elle avait cette impression lorsqu’elle le regardait dans les yeux.

Il lui ordonnait de répondre. Mais elle resta muette. Elle ne céderait jamais sous la violence. C’était un de ses principes qui d’ailleurs lui avait valu ses nombreuses cicatrices. Mais jamais elle n’avait parlé sous la menace et elle ne commencerait pas avec lui. Elle le regardait dans les yeux attendant le coup qui viendrait d’un moment à l’autre. De toute façon, elle était encore bien trop faible. Alors au pire, elle mourrait sous les coups ou tomberait dans les pommes mais elle garderait le silence. Elle ne lui fournirait pas la moindre information. Elle lui demanda à son tour, se doutant qu’il allait la refrapper :

« Et toi, pourquoi tu veux toujours tout régler en frappant les gens ? Почему это насилие? [traduction: pourquoi cette violence?]»

[bon eu je fais pas de russe donc c'est fait par internet si quelqu'un fait du russe, il va sûrement trouvé une erreur désolée!]

[Oui c'est pas bien je sais ... je ferais gaffe la prochaine fois! Pour le russe ne t'inquiètes pas, je pense que personne n'est bilingue russe ici.]

Pourquoi voulait-il toujours tout régler en frappant les gens? ...

Restant silencieux, il la frappa, aussi fort qu'il put, d'un grand coup vertical, entre le coup et l'épaule de Dawn. Elle s'étala par terre, sous le choc, et portait maintenant une autre marque de coup. Il ne frappait pas de manière à l'assomer ou la tuer rapidement, non, il faisait en sorte de faire mal, il faisait aussi mal qu'il pouvait. C'était l'une des première fois qu'il faisait ca - si c'était normal pour lui d'agir ainsi, il ne le faisait que trop rarement, se contentant de reçevoir sa part du butin pour tout vider dans l'alcool. Violer des filles ne l'intérressait pas, agrandir ses territoires non plus, il se foutait de tout cela.

"Je te frappes parce que tu ne réponds pas. C'est simple." lui dit-il. "et je frapperais de plus en plus fort, jusqu'à ce que tu décides enfin à parler. Parce que tu parleras."

Quelque part c'était ridicule. C'était ridicule de résister, c'était ridicule de la frapper, parce qu'à chaque fois il s'enfonçait lui-même un peu plus dans le personnage de Démon que tous, lui y compris, avaient façonnés, parcequ'à chaque fois il se haïssait et haïssait la terre entière un peu plus pour ne pas pouvoir vivre autrement qu'en Démon.

Sachant que la jeune albinos était du genre à ne pas parler après si peu, il continua de la frapper sans ménagement et sans émotion, la tenant par la gorge et serrantdèsqu'elel tentait de faire un mouvement. Il ne prenait aucune joie à la frapper comme ca, mais il fallait le faire.

Un coup de poing fait d'un revers sur sa mâchoire, qui arborait maintenant aussi une marque gonflée. Dawn saignait de la bouche.

Un grand coup sur la tempe - celui-là avait été douloureux, mais elle n'était pas encore tombée dans les pommes.

Un coup dans le visage, violent, elle saignait du nez maintenant, peut-être l'avait-il cassé.

"Alors, vas-tu parler maintenant? Ou je continue?" fit-il, agacé. Il en avait déjà marre et aimerait bien qu'elle réponde ainsi alors qu'il la maîtrisait si facilement, il y avait quelques minutes seulement...

Pensionnaire Nombre de messages : 130 Date d'inscription : 26/07/2006

[lool oui c'est sûr que ce n'est pas très courrant mais on ne sait jamais^^]

Dawn le regarda et encaissa le coup une fois de plus, elle faiblissait de plus en plus sous les coups, mais jamais, elle ne se laissait abattre, elle en avait déjà été tant de fois frappée, maintenant peu lui importait. Une chose était sûre, la lueur sadique qui était dans son regard avant à ce jeune garçon avait disparu. Elle essayait de comprendre. Comprendre pourquoi il agissait ainsi. Et peu lui importait de recevoir des coups, de perdre la moitié de son sang, elle en avait absolument rien à faire. De toute façon, elle était visiblement née pour souffrir. Cette nuit était donc une nuit qui se répéterais avec d’autres personnes, plus ou moins fortes, mais ce n’était ni la première, ni la dernière fois, qu’elle se faisait frapper de la sorte, elle le savait pertinemment.

Elle hésita avant de répondre puis finit par dire alors qu’il avait cessé pendant un instant de la frapper :

« Je t’ai di que tant que tu continueras ainsi, tu n’obtiendras rien de moi, tu m’entends ? »

Elle le regardait d’un regard neutre, peut-être quelques émotions, mais elle était un peu ailleurs en même temps, les coups étaient bien trop forts pour elle. Elle qui était si frêle et fragile allait sûrement s’en sortir avec quelques os fêlés au moins… Puis elle dit :

« Ne sois pas si sûr que ça de toi, tout ce que tu vas savoir c’est que je suis entêtée, têtue et là, tu ne pourras rien faire. Tu ne sauras rien d’autre. Je ne dis ce genre de choses qu’aux personnes qui méritent ma confiance, et toi, tu es encore loin de l’avoir gagnée. Pour être plus précise, à chaque coup tu t’éloignes de moi. »

Elle le regardait d’un air de défi. Elle allait se taire. Il ne saurait rien. Elle ne voulait pas que qui que ce soit soit au courant et lui encore moins. Il devait être le genre de personne à tout faire pour vous ruiner, et elle ne voulait pas être encore plus méprisée qu’elle ne l’était déjà.

Le sang coulait sur son visage, quelques gouttes tombaient au sol, mais elle restait parfaitement immobile, de toute façon, elle n’avait lus de forces. Elle sentait qu’elle s’affaiblissait de plus en plus. Elle savait pertinemment que dans deux trois coups, elle serait déjà évanouie. Elle lui adressa un léger sourire et attendit.

Sourd à ses reproches, il réitéra sa question.

"Pourquoi tu veux mourir?"

Il n'avait rien à faire de savoir qu'elle le haïssait, c'était normal, il était un Démon et agissait comme tel. Il voulait juste qu'elle arrête de lui résister et qu'elle réponde à ses questions. Il ne supportait pas de la voir continuer ses bravades alors que c'était clairement lui qui était le plus fort - il ne voulait pas voir que la force ne permettait pas de tout régler. Il ne voulait pas voir que tout ce qu'il avait vécu jusqu'ici ne rimait à rien.

D'autant plus qu'elle était vraiment du genre à lui claquer entre les doigts. Dawn était la première personne ayant une volonté forte dans un corps faible qu'il ait rencontré. Et il n'aimait pas se retrouver à se battre encore, il en avait marre.

Puis lui vint une idée. Une idée immonde, qui lui vaudrait peut-être d'être encore plus activement pourchassé, mais au point où il en était, il s'en fichait pas mal.

Il se remit à sourire comme avant.

Peut-être allait-il reprendre ledessus, c'est-à-dire que peut-être allait-il pouvoir continuer de s'amuser avec elle. Tant pis pour ses questions qui resteraient sûrement à jamais sans réponse.

"Si tu réponds pas, je te tue. C'est ce que tu veux de toutes façons, non?"

[Je ne sais pas trop comment on va s'en sortir, ce qui est sur c'est que si aucun de nous deux ne parle, il va finir par l'étrangler et la laisser pour morte ici - mais ca ferait pas une bonne fin...]

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