Une porrte fracturée

Plus le temps passer, moins Eléana sortait, elle n’avait presque plus de contact humain, elle était devenu encore plus solitaire que lorsqu’elle était chez elle, dans la rue… Pourtant ici elle était entourée de monde, mais c’était comme si elle était invisible, les autres l’ignorait, elle ignorait les autres, parfait. De toute façon elle s’en fichait pas mal, elle finirait par partir d’ici, lorsqu’elle aurait atteint sa majorité, elle avait déjà eut une grande déception. La directrice l’avait autorisé à sortir d’ici, trouvant qu’elle avait fait de grand progrès…Mais sa mère n’était pas venue la chercher, elle l’avait ignorait, oublier…ça faisait mal…Mais maintenant elle avait oublié, elle ne voulait plus y penser.

Il fallait qu’elle se motive…D’un soupir elle se leva donc et sortie de sa chambre, refermant doucement la porte derrière elle, il devait être 21h. Non pas qu’elle voulait respecter le sommeil de certaines personnes qui dormaient, mais juste qu’elle veuille être tranquille, que personne ne la remarque. Les mains dans les poches de son jeans, elle traversa le couloir sombre des dortoirs, les lumières n’étant pas allumer et le soleil déjà coucher…Finalement elle arriva au bout de celui-ci, une porte close, fermer a clé mais aussi verrouillé par un cadenas. Qu’est ce qui se trouvait dans cette pièce ? Se soir sa curiosité avait été enclencher, elle ne partirait pas avant de savoir.

Elle prit une barrette qui se trouvait dans sa poche et réussit a ouvrir la porte, elle n’était plus fermée a clé, mais toujours verrouillé par le cadenas… Une simple barrette ne suffirait pas cette fois ci. Elle retourna donc sur ses pas, cherchant quelques choses. Un peu plus loin elle aperçut un extincteur. Un sourire se forma alors sur son visage, elle le prit et retourna tranquillement vers la porte. Tout en essayant de faire le moins de bruit possible Eléana commença a tapé sur le cadenas a l’aide de l’extincteur, qui ne tarda pas a céder. Sans même chercher à le cacher, elle le reposa au sol et ouvrit la porte…

Un escalier se trouvait alors en face d’elle et là haut, une seconde porte. D’un pas hésitant, elle commença alors son ascension vers cette porte, verrouillé ou pas ? Elle ne savait pas encore, mais elle ne tarderait pas à le savoir. Une fois arrivé en haut, elle posa sa main sur la poignée attendant quelques secondes, finalement elle tenta de l’ouvrir et la porte…s’ouvrit pour son plus grand plaisir. Elle donner tout simplement sur le toit…aucune grille ne les protégeait du vide…cool…. Elle s’approcha de bord, grimpa dessus, ferma les yeux et leva les bras à l’horizontale…silencieuse.

[ ...et Géronimo arriveee Ahum... ]

"Pinaize, fait vraiment froid par ici...et à part la fofolle du coin, pas âme qui vive. j'pensais pas avoir mis tant de temps à stagner pourtant Oo...Et..."

Il était sortit du couloir. Enfin. Une utre ambiance dans un autre lieu, où des ronronnements, des respirations saccadés, des petits rires et grincements de dents se faisaient entendre par moments. C'était les dortoirs. Lieu de repos, de destinations magiques dans les monde des rêves innocents...ou cauchemardesques. Il s'arrêta vers l'une des portes, puis posa la main sur la poignée froide. Un sourire de satisfaction passa sur son visage...ainsi, il avait découvert où pourrait-il dormir. A moins qu'il ne fasse nuit blanche comme à son habitude. D'ailleurs, il n'avait pas tellement sommeil. Et...un désir plus vivace, celui d'observer le ciel si la lune était pleine, de sentir ce vent nerveux lui frôler avec délice ses cheveux...se révélaient être plus passionnant que cette saine activité qui est: le repos du combattant après une journée de labeur.

Il ne tenait plus, il fallait absolument qu'il sorte, qu'il prenne l'air, qu'il respire le grand large, qu'il largue les amarres et...Coïncidence ou pur hasard? Il continua tant et si bien qu'il finit son chemin sur une porte fracturée.

"Aouch!!! mais quel est cet imbécile qui laisse traîner ses affaires??" grogna-t-il, en affichant une grimace de douleur intense sur son visage juvénile.
Dans l'obscurité il ne voyait rien du tout...alors il se baissa et toucha une matière dure...froide...ovale et...sans peine, deviner qu'était l'outil. Un extincteur, évidemment! au cas où un malheureux fumait un joint et POUF, les flammes de l'enfer apparaîtront soudain, Portes maudites du monde souterrain.
Du pied, il le fit rouler derrière lui, sans se préoccuper s'il allait traverser le couloir ou s'arrêter dans un coin du mur, et grimpa les marches. Petit à petit, ses pas résonnant comme un tambour...et la Mort le poursuivant de près.

"Houuu...encore en train de délirer...Shit! c'est interdit de s'promener la nuit ici ou quoi?? Trop incroyable le monde qu'il y a à cette heure oo! pourtant l'est vraiment pas tard..." murmura-t-il pour lui-même, timide reflet de sa propre solitude. Une peur viscérale qu'est celui de rester seul au-milieu de nul part. En effet, il préférait de loin, de très loin la foule même s'ils n'étaient que des inconnus...que devoir engager une conversation en tête à tête avec lui-même.

"...Et la lumière fut!!! " souffla-t-il, après avoir tourné la poignée distraitement, laissant entrevoir un paysage très....reposant. du ciment...encore du ciment, et au-delà la vision d'un ciel couleur encre. Où une lune, à demi-pleine exprimait son contentement de rester accroché depuis tant de siècles sur cette toile. Dommage qu'elle ne soit pas pleine, ce sera pour une autre fois, qui sait! Au moins, il avait découvert ce lieu reposant où, le prochain jour dès qu'il le pourrait, il pensait glander bien pépère.

"Ouaaaahhh!! Et si j'dormais ici tiens? après tout, c'est pas marqué "interdit!"!" Fit Rémi, un sourire colgate accroché sur ses lèvres, ses mains entrecroisés derrière sa nuque et déambulant sur le toit comme un prince dans sa nouvelle demeure. Mais -Ô malédiction-, il aperçut une silhouette sur le bord, s'apprêtant -déduisant de ce qu'il voyait là- à faire le saut de l'ange.
A cette vue -Ô combien nombreuses-, son sang se figea, tandis qu'il n'entendait à présent que son coeur palpitant et donnant la cadence dans ses artères. Il imaginait la fille, un sourire figé, les yeux fermés, des larmes silencieuses...un dernier adieu à cette mortelle civilisation qui lui soufflait, imposait de mourir...son corps ensanglanté qu'on retrouverait demain matin, une autre victime dans les journaux. Une jeune fille à l'apparence innocente qui avait pourtant de si beaux jours devant elle.

*Non....non non...Non!*

Silencieusement, pour ne pas brusquer la cadence au cas où cette fille se retournerait brusquement et tomberait -jolis cheveux au passage - il s'avançait, félin, et parvint, toujours avec discrétion, à atteindre le point stratégique. Situé juste derrière elle...Rémi murmura alors, d'une voix si imperceptible qu'elle-seule ne l'entendrait:

"Ca t'arrive souvent de rester dans cette position, au bord d'un toit? J'ai toujours crû que les filles avaient le vertige. Apparemment c'est pas ton cas...Mais c'est cool, hein?, la vue qu'on peut avoir à cette hauteur! D'ailleurs, j'vais faire comme toi, j'monte sur le rebord....Waouh! génial o_o c si petit en bas! hu hu, t'as pas peur qu'un sale type -par exemple moi- vienne par derrière et te pousse?"

Il l'observait de biais, attentif à ses moindres mouvements. D'un côté, il voulait pas qu'on l'accuse de non-assistance à personne en danger!

Un vent doux venait caresser son visage, elle se sentait affreusement bien ici, à l’abri des regards, de toutes personnes, elle pouvait être enfin en paix. Tout du moins c’est ce qu’elle croyait, un jeune homme qui semblait avoir une sorte de joie de vivre étant en train de grimper les escaliers a cet instants précis. Eléana était tellement concentrer sur ce qu’elle faisait, sur le silence qui régnait autour d’elle et dans sa tête qu’elle ne l’entendit pas, même lorsqu’il allait se mettre a parler seul. Si elle avait su elle aurait fait attention et n’aurait pas laisser traînait l’extincteur. Elle ne voulait aucune compagnie ce soir, et étant donné l’heure, malgré qu’il ne soit pas bien tard, elle avait cru que personne ne passerait par là, surtout là où se trouvait un cul de sac. Tout le monde connaissait le pensionnat maintenant, il y avait de moins en moins de nouveau, enfin selon elle, elle n’allait plus les accueillir…

Peu de personne savait mais Eléana était la première arrivante, ou tout du moins, la plus ancienne des pensionnaires… Ca faisait déjà un an qu’elle était ici, un an…C’est long un an, mais ça tout le monde s’en foutait bien entendu. Il y a de ça un temps, elle s’amusait alors a accueillir les nouveaux, bien entendu, ce n’était pas pour les aider a se repéré ou encore pour les aider a se sentir comme chez eux, loin de la son intention. Elle s’amusait plutôt a les embêter, a leur faire peur et ce genre de petite connerie là. Pendant un moment, elle avait arrêter, s’étant calmer. Puis l’ennuie était venu, les journées se ressemblait trop, elle avait donc reprit son activité d’enquiquineuse. Puis finalement, quelques temps plus tard, ça avait commençait a la lasser, ça aussi. Elle c’était donc retirer dans sa chambre ne sortant plus, n’embêtant plus son monde, restant…sage.

La directrice du pensionnat avait bien remarquer ses erreurs et l’avait donc autoriser a quitter le pensionnat, voyant qu’elle avait évoluer, qu’elle était plus calme, plus sociable, plus gentille. Mais hélas un petit problème survint… Sa mère n’était pas venue la chercher, alors qu’Eléana attendait sagement et patiemment dans les escaliers du Hall, assise. Le temps passer encore et encore, mais pourtant personne… Déçue l’adolescente était repartie dans sa chambre pour y déverser sa colère, tandis que tous ses efforts partaient en fumer, elle redevint donc agressive, violente, irrespectueuse, associable. La directrice elle aussi était déçue par la mère de l’enfant, mais elle ne pouvait rien faire…juste la garder et…tout recommencer a zéro. Voilà a quoi penser Eléana pendant qu’elle était sur le rebord du toit, les bras en l’air, comme si elle s’apprêter a sauter dans le vide, alors que ce n’était pas du tout le cas. Elle aimait juste faire ça, rien de plus.

Finalement, la porte s’ouvrit une deuxième fois pour laisser entrer un jeune homme cette fois ci, qui parlait seul. Toujours concentré sur ce qu’elle faisait, sur ses pensées, Eléana ne l’entendit pas. Un petit sourire était toujours présent sur son visage, tandis que ses yeux restaient bien clos. De temps a autres, a cause du vent qui soufflait, elle vacillait d’avant en arrière, encore une fois comme si elle allait tomber dans le vide, ça ne l’aurait pas dérangeait plus que ça de toute manière. Le jeune homme était vraiment discret, il l’avait repéré et c’était approcher d’elle d’un pas lent et léger, ce qui fit qu’elle ne l’entendit toujours pas. Soudainement, elle entendit donc ses paroles. Elle sursauta légèrement et ouvrit subitement les yeux pour porter son regard vers lui, il était a ses côtés, ni trop prés ni trop loin. Elle abaissa lentement ses bras et haussa les épaules.

On est pas toutes pareilles, j’suis pas une de c’est pouf qui a peur de tout et n’importe quoi… Elle avait parlait un peu agressivement, après tout, il lui avait fait peur et elle ne voulait aucune compagnie….Vraiment aucune….Elle aurait du jouer les muettes, comme quand elle était arrivé ici…Au moins elle avait la paix, elle était tellement ennuyeuse a ne pas parler que tout le monde passer son chemin, comme si elle était invisible et c’était pas plus mal comme ça…

Pourquoi tu me dis ça, l’envie de me pousser te viens a l’esprit pour voir s’que ça fais ? Te gêne pas je t’en prie…

Il ne le ferait pas et elle le savait pertinemment, il aurait de gros problème et de toute manière ça ne semblait pas être son genre, de pousser les gens comme ça, ou même tout simplement de tuer…

" C'est clair...si t'étais comme elles, déjà tu n'serais pas ici! Et j'dois dire que voir la peur, la terreur sur un visage est une chose dont je me délecte le plus..."

Il ramena ses bras à la verticale, et se tourna vers elle, avec toujours le fameux sourire accroché sur ses lèvres. Un sourire où se mêlaient la moquerie et l'amusement. Quel dommage qu'il soit tombé sur une fille à l'apparence forte et aventurière, il n'aurait même pas ce plaisir de jouer le rôle du prince venu sauver la jolie princesse aux yeux bleux brillant d'une admiration éternelle envers sa personne. Au lieu de ça, il était tombé sur cette fille...Le genre de fille pas très fréquentable. Mais...à vrai dire, ce sera un challenge que de pouvoir trouver son point faible... toutes ses faiblesses à exploiter plus tard...s'il en avait l'occasion, bien sûr. Puis, il pointa son index vers elle, accusateur.

"Mais toi, non...t'as l'air bien dans ta tête, et les autres, tu t'en fous royalement. C'est ça? ou presque ça? ou pas du tout? Hum...de toute, c'est pas important. Te pousser, ç'aurait été vraiment un gâchis...à vrai dire, j'voulais juste taper la discut' avec toi.vu que t'es la seule personne présente ici. Et j'fais que passer...donc tu peux continuer ton délire " fit-il alors, sautant légèrement vers l'arrière du rebord où il se trouvait précédemment. L'idée de passer la nuit ici ne fut que passager. De plus, il ne voudrait en aucun cas être en proie à certaines pulsions intérieures dont il n'avait pas le contrôle. Le somnanbulisme pouvait se révéler dangereux dans certaines situations, surtout lorsque la personne est sous aucun contrôle.

Et encore..qu'est-ce qu'il allait foutre sur un toit? dormir? Changer un air pour les oiseaux nocturnes du coin? s'amuser à se balancer comme elle au bord? La lune n'était même pas pleine...si elle l'était, îl serait resté rien que pour ça. Mais...cette fille ne pouvait remplacer la beauté éphémère de cette perle poinçonnée.
Le regard de Rémi se baladait vers à l'horizon.Il n'y voyait goutte, juste des formes rectangulaires se détachant par instants, sous l'impulsion de quelques jets de lumière. Ca ferait la 3ème personne...le chiffre 3 n'était-il pas à craindre? ou confondrait-il avec un autre? Perdu à présent dans ses pensées nébuleuses, il parla d'une voix plus tranquille...plus douce qu'auparavant. Il fallait rajouter lunatique à son caractère, aussi....

"Mais...pourrais-je quand même connaître ton nom? ...en tous cas, je me présente...Rémi, toujours présent pour sauver la veuve et l'orphelin ha ha ha!

A cette phrase s'ensuivit un geste théâtral, où le jeune garçon se baissa quelque peu pour une...sorte de révérence des plus courtes, à la fois des plus gracieuse (ce qui pourrait paraître un peu cloche pour quelqu'un de son acabi). En se relevant, il murmura d'ailleurs, où la confusion fit naître sur ses joues une discrète rougeur, heureusement caché par la nuit. Il pouvait être si timide qu'il pouvait garder le silence durant plusieurs heures et, a contrario, être si bavard qu'il lui aurait fallu qu'on lui couse la bouche pour qu'il arrête son bavardage incessant!

"Hum...j'sais pas trop comment faire les présentations, tu m'excuseras hein ^^' j'ai moins de mal avec mes "semblables" "

[Désolée pour le retard et parce qu'il est court >__<]

Un prince venu sauver sa princesse hein ? Eh bien non en effet il n’aurait pas du tout cette chance là. Eléana n’était plus ce genre de fille là, qui la nuit tout comme le jour rêver encore au prince charmant. Celui qui était fait rien que pour elle et qui l’aimerait a vie. Oh que non, elle avait arrêter d’y croire et ce depuis fort longtemps maintenant. C’était comme croire au père Noël ou encore a la petite souris, elle c’était rendu compte assez vite que c’était plutôt inutile… Elle ne serait donc pas la princesse a sauvé, elle ne serait pas la jeune fille qui tomberait d’admiration devant lui, pas de chance pour le jeune homme. Eléana était devenu la rebelle, pas encore celle qu’elle voulait être… Car elle avait toujours ce cœur, elle ressentait toujours des émotions, elle voulait devenir sans cœur, là tout serait parfait… vraiment… Finalement le jeune homme reprit la parole, disant des mots plutôt comique, mais elle répondit tout de même, souriante, encore :

Si je me fiche de tout le monde ? Pas vraiment, enfin ça dépends dans quel sens en faite. Je ne me fiche pas de voir quelqu’un mourir, souffrir, enfin ça ça dépend des cas. Mais c’est vrai que je fais moins attention au personne, de toute façon, a quoi bon hein ?

Finalement, le jeune homme descendit du petit rebord, plus aucun risque qu’il tombe, elle aurait eut pas mal de problème s’il aurait été tomber, pas qu’elle s’en serait voulu hein, après tout elle le connaissait a peine alors bon, elle s’en fichait un peu pour le moment, enfin c’est ce qu’elle pensée. Mais au fond, elle était humaine, elle ne s’en fichait pas vraiment… Il lui demanda finalement son prénom, juste comme ça pour savoir. Elle se retourna donc, se trouvant dos au vide maintenant, elle n’avait toujours pas peur. Elle baissa alors finalement les bras et descendit du petit bord à son tour. Alors comme ça, elle pouvait enfin mettre un nom au visage de l’inconnu, Rémi.

Enchantée Rémi, moi c’est Eléana.

Une fois présenté, le jeune homme se baissa soudainement. Eléana écarquilla les yeux, un peu étonner par son geste, que faisait il là ? Pourquoi le faisait il surtout. Il n’était plus au moyen âge hein… Depuis longtemps ce genre de chose ne se faisait plus, sauf peut-être pour les pièces de théâtre ou ce genre de chose, mais c’est tout. Finalement, il lui annonça alors qu’il ne savait pas vraiment comment s’y prendre, elle souria alors.

Une poignée de main aurait suffit, ou juste les paroles…