Deux élèves chez le sous directeur

Agacé, impatient que ce soit fini, Stéphane ne restait pas en place, et avait fini par se décider à tourner en rond dans les couloirs, plutôt que de rester assis à ne rien faire d'autre qu'attendre devant la porte du sous-directeur. C'est ainsi qu'il avait raté l'arrivée d'Esther.



Il finit par revenir devant la porte, au bout de cinq minutes d'errance, pour la retrouver assise, anxieuse, stressée. Elle n'avait pas l'air de s'être séchée ni habillée correctement, étant donné qu'elle était plus ou moins décoiffée et qu'elle éternuait.

"Ah, t'es là." la salua-t-il.

Lui non plus n'avait pas vraiment fai quelque chose pour se rendre présentable. Pieds nus, dans des vêtements plus ou moins humides, et lui-même plus ou moins humide, il se foutait pas mal de son apparence, il voulait juste en finir.

"Bon on y va, alors." fit-il à Esther - marre d'attendre!

Et, d'humeur maussade, sans attendre la réponse de la jeune anglaise, les mains dans les poches de son jean, il donna un violent coup de pied dans la porte du sous-derche, ce qui la fit s'ouvrir en grand pour claquer contre le mur dans un bruit de tonnerre.

"Bjour" fit-il au directeur qui le regardait. Il ne s'attendait peut-être pas à ce que les deux élèves responsables de la mise à mort d'un pion viennent d'eux-mêmes.

Ryan venait d’avoir un entretien téléphonique un peu houleux avec un des pions de l’établissement, celui-ci semblait ne pas avoir apprécier l’attitude de certains élèves qui avaient eu la permission de sortir. Et pour cause puisqu’il se retrouvait maintenant sur un lit d’hôpital avec de multiples contusions du à des coups de chaises ! Et voilà, il allait devoir lui trouver un remplaçant ! D’autant plus que même si hypothétiquement, ledit pion acceptait de remettre les pieds à Rose Red, ce ne serait pas avant trois bons mois d’hôpital !

Le jeune sous-directeur soupira en se massant les tempes tandis qu’un pli soucieux se formait sur son front… Il s’attendait bien sûr à devoir gérer ce style de problème mais c’était bien loin de l’enchanter ! M’enfin, il n’était pas l’heure de penser à ce qu’il allait devoir appliquer comme punition, il n’en avait aucune envie et préférait entendre avant les versions d’Esther et de Stéphane.

D’ailleurs leur deux dossiers traînaient sur le bureau du jeune homme sui les avaient tout de même lus, même si d’après lui ce n’était pas sur ça qu’il pouvait se permettre de dire qu’il comprenait un élève. Après tout, ce n’était qu’un morceau de papier que des gens pas forcément très perspicace avait tenu. A cet instant, il fut coupé dans ses réflexions car la porte de son bureau fut ouverte à la volée…

*Génial ><*

Il leva néanmoins un regard surpris sur le jeune homme qui entrait suivit par une jeune fille qui de mémoire semblait être Esther et Stéphane. Tant mieux, il n’aurait pas à courir après eux ! Seulement une interrogation se leva, pourquoi venir d’eux-mêmes ? Par provocation ? Ou bien simplement pour ne pas avoir d’avantage de problème ?

Enfin peut importait la réponse après tout, ils étaient là et il devait arranger les choses… Un sourire amusé aux lèvres, il arqua un sourcil avant d’annoncer simplement :

« Belle entrée ! Bonjour… »

Il leur fit un geste de la main pour les invités à s’asseoir, dieu comme il aurait voulu fumer une cigarette pour calmer ses nerfs, mais non, il avait autre chose à faire à cet instant, et l’avenir de ses deux gamins avaient plus d’importance à ses yeux.

Ryan soupira légèrement avant de reprendre la parole. Non,il ne leur ferait pas la morale sur « vous avez mal agit » il ne fallait pas non plus les prendre pour des imbéciles et ils devaient sûrement le savoir. En plus, les sermonner ne mènerait probablement à rien !

« Je viens d’avoir notre cher pion au téléphone, vous comprendrez qu’il ne vous salue pas je suppose. Au cas au ça vous intéresserait, sa vie n’est pas en danger, mais il restera probablement un long moment à l’hôpital…

J’aimerais cependant avoir vos versions des faits s’il vous plaît. »

Le regard de Ryan n’avait rien de méprisant ou d’agressif, pourquoi l’aurait-il été d’ailleurs. Ces deux pensionnaires avaient en effet commis une grosse erreur, apparemment plus le jeune homme, mais ce n’était pas une raison pour les crucifier sur place toute de suite, mieux valait attendre et tenter de comprendre ce qu’il avait pu se passer.

"D'abord" Stéphane, défiant, parla d'une voix catégorique: " elle n'a rien à voir dans cette histoire" fit-il en montrant Esther du doigt. "Pas besoin de la punir, elle n'a fait que me suivre, et c'est moi qui suis responsable de l'état de votre surveillant."

De façon quelque peu arrogante - peut-être dissimulait-il ainsi son inquiétude, lui qui avait passé sa vie à fuir allait pour la première fois aggraver ses problèmes - il s'assit, ou plutôt s'affala, sur un des sièges qui faisaient face au bureau du sous-directeur. Puis, toujours aggressif, il continua, ponctuant ses paroles d'un geste grossier de la main:

"Donc, vous lui faites rien. Si jamais vous lui faites quelque chose, si jamais vous touchez à un seul de ses cheveux, je vous tue; quitte à mourir aussi." Et ses yeux montraient qu'il ne rigolait pas. Peut-être se créait-il plus de problèmes qu'il en réglait avec cette bravade maladroite, incapable de parler autrement qu'avec ses poings, mais s'il était venu au-devant de ses problèmes, c'est qu'Esther s'inquiétait, c'est qu'il s'inquiétait pour Esther. Et,, pour la première fois, le Démon protégeait, maladroitement, quelqu'un.

De toutes façons, au vu des dossiers qui traînaient sur le bureau, il avait peu de chances de s'en sortir indemne. Quoi qu'il dise, le sous-derche sarcastique, comme tout les autres, avait sûrement déjà arrêté sa pensée, et ne l'écoutait que pour la forme; il l'avait sûrement déjà jugé à l'avance. Comme les autres. aucune chance d'en sortir...

Pour la forme, Stéphane se plia à sa demande, lui contant les faits d'un ton moqueur et désabusé. Il raconta tout, de la fugue qu'Esther et lui avaient fait dans le parc hors du bâtiment, du tabassage à coup de chaise du pion, qui, pétant un plomb devant leur arrogance -devant la sienne- avait frappé Esther, de lafuite et de la nuit sur le toit, puis de leur arrivée ici. Seul l'épisode de la piscine avait été laissé dans l'ombre, Stéphane ne jugeant pas cela important à raconter, et surtout trouvant gênant de le dire. Il expliquait toute son histoire, se justifiant, reportant toutes leurs fautes sur sa responsabilité, protégeant Esther du mieux qu'il pouvait.

Lui se fichait de ce qui pouvait lui arriver. La punition qui lui tomberait dessus était déjà arrêtée. Comme d'habitude, mises en quarantaine, punitions, peut-être même passage à tabac, comme il le faisait souvent, qui sait? Il était sur que le sous-directeur allait de toutes façons s'en donner à coeur joie, en bon chef des geôliers qu'il était. Mais peut-être qu'il arriverait à faire réchapper Esther de tout cela, et lui n'aurait plus qu'à s'enfuir ,tant bien que mal, et ils partiraient tout deux, ou il la protégerait dans l'ombre. Tant que c'était lui qu'on pourchassait et qu'on tirait à vue, il n'avait rien à craindre, mais ne tirez pas sur elle...

Arborant un sourire arrogant, sans aucun remord envers ce qu'il avait fait à cet imbécile de pion, Stéphane attendit une réponse.

D'un pas trainant voire même lent mais résigné, Esther penetra dans le bureau à la suite de Stéphane. Elle referma délicatement la porte, les mains tremblantes, dignes representatrices de l'état de nervosité de l'anglaise.

La jeune fille pivota sur elle même avant d'aller s'asseoir sur un des fauteuils. Stéphane, quand à lui, se tenait debout défiant le sous-directeur de toucher ne serait-ce qu'à un seul de ses cheveux. Appreciant le geste, mais maudissant son ami pour tant d'arrogance, Esther se tourna vers lui le suppliant du regard pour qu'il ne rajoute rien. Mais cela ne servit à rien puisque le jeune homme lui raconta toute l'histoire, prenant toutes les fautes sur lui. Mais ce n'était pas vrai ! Ils étaient deux dans cette histoire ! Hors de question qu'il se fasse punir et pas elle.

Rassemblant tout son courage, la jeune fille se redressa et inspira un grand coup. Il fallait qu'elle dise quelque chose, elle n'avait pas le droit de le laisser se démolir tout seul. Alors, elle attendit patiement qu'il ait fini son récit avant de nuancer ses propos:

"Ce qu'il ne vous dit pas, Monsieur, c'est que c'est moi qui l'ait inciter à fuguer dans le parc et j'ai un peu insulté le pion de dégénéré mental ou encore de taré."

Esther jeta un bref regard à Stéphane, parfaitement consciente qu'elle déformait un peu ce qu'il racontait à Mr Sullivan. Mais ce n'était que la vérité. Et elle ne voulait pas qu'il prenne tout à sa place. Reprenant quelque peu confiance en elle, elle osa enfin regarder le visage du sous directeur.

"Mais, même si je l'ai insulté, il n'avait pas à nous parler comme il l'a fait. Et je ne respecte pas ceux qui ne nous respecte pas en retour. On est pas ses chiens."

Elle se tassa dans sa chaise, attendant patiement que la sentence tombe.

Ryan pressentait déjà la migraine qu’il allait devoir se taper après s’être pris la tête pour sauver la mise de ses deux gamins sans leur laisser croire que toute leur était permis. C’est alors que ledit jeune homme future prise de tête fits on entrée fracassante ce qui tout en surprenant le sous-directeur le laissa indifférent. Il y avait tellement de forte tête et de jeune gens prêt à casser tout ce qu’il voyait dans son établissement que ça ne pouvait le choquer. Et puis après tout, si ça pouvait le calmer un peu !

Stéphane fut le premier à prendre la parole pour « remettre à sa place le directeur » qui se contenta dans un premier temps d’hocher simplement la tête. Il voulait protéger la jeune fille c’était admirable et tout le blablabla, mais oui, mais il pouvait tout aussi bien mentir. De toute manière, il n’y aurait pas de punition tant qu’il ne saurait pas un peu mieux ce qu’il s’était passé.

Il soupira en le voyant s’asseoir mais ne dit rien, l’arrogance qu’il dégageait était un peu semblable à l’attitude que Ryan avait eu dans sa jeunesse. Mais lui n’avait pas tabassé à presque mort un pion… Mais bon sang qu’est ce qui avait pu lui passer par la tête ? Et en plus il remettait ça ! Il le menaçait… Ce qui n’était pas la meilleur chose à faire dans l’état actuel des choses.

Le laissant dire ce que bon lui semblait sans répliquer, le jeune homme chercha son paquet de cigarette avec la sincère intention de s’en griller une pour cesser de se prendre la tête et calmer ses nerfs. Non, il n’était pas en colère contre le jeune homme, il en fallait plus pour l’énerver, mais il était claire qu’il n’était pas non plus fier de ce qui s’était passé.

*Seulement ce qui est fait est fait !*

Sans attendre il alluma son tube à cancer et posa ses prunelle d’argent sur le jeune homme d’une regard tout à fait neutre. Il avait lus on dossier qui était pour le moins…. Aggravant ? Mais ne désirait se fier qu’à sa propre expérience. D’une voix calme il lui répondit :

« Si j’avais été un vrai sale con, j’aurai envoyé ta copine dans un autre centre et toi en taule juste pour vous séparer après ta menace. Je le ferais pas parce que j’essais de comprendre ce qui s’est passé là-bas alors me menace pas. S’il te plaît. »

Etrange non ? De s’adresser poliment à quelqu’un qui venait clairement de vous faire comprendre que vous tuer ne serait pas un acte impossible pour lui. Mais il se refusait à employer le même ton de menace. Bien sûr, si Stéphane s’entêtait, Ryan devrait se montrer plus ferme, beaucoup plus ferme mais il n’avait pour l’instant aucune envie de l’être. Il écouta sans rien ajouter le discours du jeune homme…

Esther pris par la suite la parole et Ryan se tourna son visage vers elle d’une manière tout aussi calme et neutre. Comme il aurait regardé un inconnu dans la rue… Elle avait l’air plus calme que son ami c’était déjà un bon point, dans le sens où elle parviendrait peut-être à le calmer.

Il hocha doucement la tête, des insultes, le pion s’en prenait toute les cinq minutes lorsqu’il était en service, et même si ça ne cautionnait pas le fait qu’elle l’ait provoqué, il semblerait que le pion n’ait pas réagit des manières des plus pédagogiques. Mais en même temps que faire face à deux élèves qui s‘étaient mis en tête de vous taper sur les nerfs.

« C’est bien jolie votre petite fugue. Mais où comptiez vous allez ? » L’espace d’un instant il appuya son regard sur Stéphane « Si vous ne seriez pas rentré, vous auriez été où, fais comment pour vivre, elle aurait qu’elle vie ? Vous comptiez peut-être revenir ici après? »
[
Il avait parler d'un ton calme et mesuré, se posat les questions à moitiés pour lui même. Mais que devait-il faire bon sang? Leur sort, il ne l'avait pas tout à fait réglé, mais savait que leur crime ne pouvait rester impuni. Un plis soucieux s’était formé sur le front du sous directeur qui écrasa sa cigarette pour en allumer une à la suite.

« Mais qu’est ce qui t’es passé par la tête pour le tabasser ? »

[Un peu court, désolé, pas d'inspi aujourd'hui...]

Le Démon ne releva pas la menace - tous l'avaient menacés, rares étaient ceux qui pouvaient vraiment appliquer leurs menaces, et encore plus rares étaient ceux qui le faisaient. Tous des lâches.

D'une voix où percait l'arrogance - cette arrogance de ceux qui n'ont plus rien à perdre ni rien à gagner, cette arrogance du damné qui, ultime moquerie, préfère se tuer lui-même plutôt que de laisser ses bourreaux le faire - Stéphane répondit d'un ton froid au sous-directeur.

"Bin, il avait touché à Esther." Réponse simple, et expéditive: personne ne touche aux protégés d'un démon.

Stéphane ne comprenait pas le pourquoi de la question. Un connard embêtait Esther, il se faisait laminer la gueule, c'était normal. Il avait toujours agi ainsi, on avait toujours agi ainsi envers lui ... et puis, il était né Démon, pourquoi s'attendre à quelque pitié, magnaminité, gentillesse de sa part?

"Je comprends pas l'autre question aussi" continua-t-il, toujours calme; "s'il fallait qu'on fuie cette prison, on aurait vécu dehors, c'est tout. Pour les détails de comment peut-on faire, lisez les jolis trucs qui traînent sur votre bureau" là, il désigna du doigt son dossier; "ca doit être dit, dedans..." Il passait sous silence le fait qu'ils seraient partis tout deux en Angleterre, parce qu'il ne voulait pas dévoiler à un ennemi ses plans, il ne se serait sûrement pas privé de détruire joyeusement toute possibilité.

Il s'affala un peu plus sur sa chaise, dans une attitude de mépris, montrant qu'il ne craignait pas le sous-directeur et tentant de détourner son attention d'Esther vers lui, et lui sourit, attendant la contre-attaque.

Esther se mordit la lèvre. Elle se sentait effroyablement coupable. La jeune fille lâcha un profond soupir et riva son regard sur le lino. Il était beau d'ailleurs. Elle aimait bien la couleur. Mais bon, tout cela n'était que futilité n'est-ce pas ?

L'anglaise leva les yeux et fixa longuement le sous directeur. Ou plus precisement la cigarette qui brûlait entre ses doigts. Elle pouvait fumer elle aussi ? Dans ce bureau ? Devant cet homme qui faisait figure d'autorité ? Elle en aurait bien besoin en tout cas. Quoi de mieux que de s'encrasser les poumons pour destresser ?

Elle décocha un bref sourire en réponse à celui de Stéphane. Ils allaient être puni, severement puni, et il arrivait encore à sourire. Esther se demandait comment il faisait. Elle, elle avait plutot envie de boire jusqu'à plus soif pour oublier toute cette histoire.

Et ce sous directeur de malheur qui cherchait à comprendre le pourquoi du comment. Il ne pouvait pas s'en tenir aux faits comme tout ses collègues et les laisser en paix non ?!? Mais l'anglaise avait l'étrange intuition qui si Mr Sullivan s'en était tenu qu'aux faits, elle serait déjà en route pour l'appartement de son père et Stéphane, probablement en prison ou en cavale quelque part dans le pays. Bref, pas très flatteur comme tableau.

Désireuse de sortir au plus vite de ce bureau et d'aller s'allonger sur le toit, Esther se redressa encore plus tout en cherchant vainement à accrocher le regard du sous directeur avec le sien.

"Heu... Sauf le respect que je vous doit, est-ce qu'on pourrait savoir ce qui nous attends ?"

Esther fit une petite moue puis reporta son attention sur la cigarette de Mr Sullivan avec l'envie irésistible de la lui prendre des mains. Elle soupira tout en se callant dans son siège, attendant de voir comment se déroulerait la fin de cet entretient.

[Non non je suis pas mort XD Raté !]

Devenait-il un de ces vieux rabougris pour avoir oublier à quel point lui-même avait voulu quitter le pensionnat dans lequel on l’avait si « gentiment » jeté ? Oh non, ça craignait vraiment et il se faisait si vieux que ça pour faire comme tous ces autres adultes et oublier sa jeunesse ? Ah non, ça il s’y refusait, vieillir oui, oublier ce qu’il avait vécu non ! Pour deux raison, la première, cela lui rappelait les erreurs à ne pas refaire, et la seconde parce qu’ainsi, il se sentait un peu plus proche des élèves et était plus apte à les écouter avant de condamner leurs actes.

Comme en ce moment même. On ne pouvait que blâmer le fait de tenter de tuer à coup de chaises un surveillant de l’établissement, oui certes. Mais avant tout, il voulait comprendre le pourquoi du comment et fournir un jugement qui sans être parfaitement équitable, car l’utopie de justice n’était qu’une jolie rêve, tenter de l’être le plus possible.

A la réponse du jeune homme, il haussa légèrement un sourcil en souriant toujours de cette même manière, c’était bien mignon de vouloir protéger quelqu’un avec autant de sincérité, c’était même tout à son honneur, en revanche, le moyen utilisé était un peu plus, non beaucoup plus, déplorable.

« C’est bien jolie un dossier, mais qui me dit qu’il n’a pas été rédigé par une personne aux facultés de compréhensions réduites. Je préfère avoir ma propre opinion et ce n’est pas ce bout de papier qui m’influencera. Cependant ne t’en fais pas, je l’ai quand même lu. »

Oui, il paraissait que ça faisait partie de son travail, ce genre de chose, mais il n’y pouvait rien, la simple idée de juger quelqu’un selon un simple bout de papier le faisait frissonner. C’était bien trop inhumain, un peu trop robotisé, un peu trop au goût du monde d’aujourd’hui. Un sourire ironique aux lèvres, il porta à nouveau sa cigarette à ses lèvres le regard perdu quelque seconde dans le vague tandis qu’il cherchait quelle peine il pourrait infliger à ces deux gamins, car une chose été sûre, il ne pouvait laisser une tel acte impunie.

Visiblement, la jeune fille n’avait pas frappé le surveillant, ce qui allégeait le poids des reproches qu’on pouvait lui faire, sa seule faute avait été sa tentative de fugue. Et ça non plus il ne pouvait l’ignorer. Bon sang, ce que c’était prise de tête ! L’envie de répliquer au sujet du terme « prison » se fit sentir, mais le jeune sous directeur n’en fit rien. Il était inutile de mettre de l’huile sur le feu. A vrai dire, il comprenait ce sentiment, même si en même temps, il le déplorait, il ne désirait pas que ces jeunes gens se sentent emprisonnés, mais d’un autre côté, c’était probablement, inévitable…

Après avoir observé un moment le regard de la jeune fille qui prit la parole, Ryan soupira. Décemment, il ne pouvait inviter une élève à fumer, mais d’un autre côté, dans l’état de stresse dans lequel elle se trouvait, il ne pouvait la blâmer de vouloir en griller une. Si la situation avait été tout autre, il en aurait même offert une, seulement avec des « si » on pourrait refaire le monde alors à quoi bon ?

Il soupira légèrement et fit tomber la cendre dans son petit cendrier noire avant de lâcher simplement (bon je m’y connais pas trop alors si vous avez d’autres suggestions pour la « punition » la boîte de mp de Rine est ouverte XD) :

« Esther, je vais pas te mentir et te dire que vous ne risquer rien tout les deux, ce serait faux. Pour ta tentative de fuite, ca va entre un et deux mois d’intérêt généraux pour l’établissement. Je vous laisserais entre les mains de mademoiselle Telena ou monsieur Wethermoon, les surveillants généraux. Stéphane tu écopes de trois mois et d’un rendez-vous avez le psychologue du lycée qui déterminera le nombre de séance.

Une dernière chose, au prochain écart de conduite, je ne pourrais plus rien pour vous et vous serez probablement virer dans deux établissements très loin l’un de l’autre. Idem si vous ne vous acquittez pas de votre tâche »

[Mademoiselle Telena existe mais je ne sais pas si elle viens encore, quand à Wethermoon, pure fiction XD]

[Désolé pour le temps mis à répondre...]

*Quoi !? *

Esther allait se taper deux mois à récurer les toilettes juste pour ca?


Profondément outré par ce que ce sale type leur avait annoncé, Stéphane débita d'une voix calme, bien qu'excessivement froide, glaciale, contenant tant bien que mal sa colère:

"Alors, ma copine va se taper deux mois de servitude pour avoir voulu être tranquille juste un moment? On peux être forcé d'être à votre botte juste pour avoir voulu écarter un pion? Juste pour avoir voulu être tranquille un moment, avoir un moment de liberté?"

"Mais pourtant je pensais qu'on n'était pas en prison, mais dans un centre-de-redressement-pour-mineurs-destiné-à-les-réintégrer-dans-la-société-dans-la-joie-et-la-bonne-humeur" ironisa-t-il, récitant la fin comme un gentil gamin victime de la désinformation et du lavage de cerveau qu'on voulait leur faire faire. Quelque soit son nom, une prison reste une prison.


"Enfin, pour un geôlier en chef qui ne se fait pas influencer par des bouts de papiers écrits par des crétins, vous faites du bon boulot. Vous arrivez à la même conclusion qu'eux sans même les lire." Pure provocation, même s'il le pensait vraiment. Le sous-derche en était quand même arrivé à les considérer dangereux, à juger une simple escapade comme une trahison de la confiance de l'Etat -lui- de la plus haute importance, et les punir pour cela. Quelque part, il plaignait ses gamins : avec un père pareil, les pires punitions devaient pleuvoir, et ils finiraient tous ici, pour le plus grand bonheur de leur tortionnaire, qui pourrait s'en donner à coeur joie ...


"Magnifique, vraiment." Il se leva. "Et pour le coup, je vous dit que si vous tenez tant que ca à torturer ma copine, faudra d'abord me passer sur le corps. D'ailleurs ca tombe bien, je trouve que vous méritez bien de vous retrouver à côté de votre larbin, vous savez, celui qu'on a envoyé à l'hosto." Ses yeux montraient qu'il ne riait pas. Stéphane était prêt à rouer le sous-directeur de coups, sans aucun scrupule, sans aucun remords. Quelque part, c'était même normal pour lui d'agir ainsi ...